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Un écrivain à découvrir : Aharon
Appelfeld Proposé par Evelyne
Aharon
Appelfeld est un écrivain israélien mondialement connu. Il est né à Czernowitz
en 1932.
Cette ville
autrefois célèbre pour ses poètes et ses romanciers est maintenant située en
Ukraine.Avant de se
trouver en Roumanie, c'était une ville de Moldavie qui a été annexée par les Habsbourg
d'Autriche.
La vie
culturelle y était très intense et les écrivains de Bucovine écrivaient en
Allemand.
Les parents
d'Aharon Appelfeld parlaient l'Allemand, le Roumain, le Français et le Ruthène.
(Les Ruthènes étaient une population d'Ukraine, anciens Biélorusses, des slaves
dont la langue ne se ne se parle plus).
Appelfeld
écrit en Hébreu, sa langue maternelle adoptive. « L'écriture m'a arraché aux profondeurs
du désespoir. Elle est le fondement sur lequel j'ai reconstruit ma vie » dit-il.
Ses
parents, Juifs assimilés, sont arrêtés et envoyés dans le ghetto quand la
guerre éclate.
En 1940, sa
mère est tuée sous ses yeux. Lui et son père sont séparés et déportés.
Aharon à 8
ans et demi quand il réussit à se sauver du camp. Il erre dans la forêt
ukrainienne
pendant trois ans. Seul, recueilli par des marginaux, des prostituées, des
voleurs, il se fait passer pour un petit ukrainien en se taisant pour ne pas se
trahir.
En 1945,
recueilli par l'Armée Rouge, il traverse l'Europe pendant des mois avec un groupe
d'adolescents orphelins ; il arrive en Italie et, grâce à une association juive
qui recherche les orphelins, il embarque clandestinement pour la Palestine où
il arrive en 1946.
« Sans
parents, sans maison, sans éducation, il doit se former à la vie en kiboutzim
et apprendre l'Hébreu.
Suivent l'armée en 1949 et l'université (195659). Il étudie les littératures
yiddish et hébraïque. Ses maîtres sont Buber, Gershom Sholem mais sa rencontre
avec Shaï Agnon est décisive.
« Histoire
d'une vie » (Prix
Médicis 2004) est un récit autobiographique mais qui ne se veut pas un récit
linéaire. C'est surtout un travail sur la mémoire. On sait que la mémoire de
l'enfance n'est pas celle de la vie adulte. Elle s'appuie sur les émotions
corporelles, sur des images qui sont restées gravées à jamais. Les souvenirs
décrits dans ce livre sont ceux de la Bucovine, les portraits de ses parents.
Son amour pour sa mère et sa tendresse pour ses grands parents, des gens pieux.
On trouve quelques scènes d'extermination mais surtout ses errements dans la
forêt pendant trois années puis l'arrivée en Palestine où il doit tout
reconstruire.
Là, il doit
apprendre à parler une nouvelle langue, c'est à dire s'arracher à la vie de l'enfance
; ce sera d'abord le silence, pendant plusieurs années et la renaissance par la
littérature en hébreu. (Lire à ce sujet : (« Le garçon qui voulait
dormir »).
En
quoi cet écrivain est-il important ?
Outre son
style, d'une grande sobriété, sans pathos, mais percutant, Appelfeld parle de
l'expérience
de la Shoah : comment la vie d'un enfant choyé, dans une famille
d'intellectuels qui se croient totalement intégrés dans la société non juive,
bascule soudain et fait de lui un orphelin qui ne peut que compter sur lui pour
survivre. Son expérience est une leçon de courage et de vie. Elle est
universelle. « Seul l'art a le pouvoir de sortir la souffrance de l'abîme »
dit-il encore.
Quelques
titres du même auteur : Tous ses livres sont publiés aux éditions de l'Olivier.
–
L'amour soudain (2004)
–
Floraison sauvage (2005)
–
L'Héritage nu (2006) Il s'agit d'un essai.
–
Badenheim1939 (2007)
–
Le Temps des prodiges (un de ses meilleurs romans)
–
La chambre de Mariana (2008)
–
Le garçon qui ne voulait pas dormir (2011)
Aharon
Appelfeld vient de publier un livre pour enfants à l'école des loisirs :
« Adam
et Thomas »,
une adaptation de « Histoire d'une vie » ; excellent pour des jeunes
et moins jeunes !
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