Vous qui n’osez pas vous lancer dans une nouvelle…
Sur une proposition de Charlène, un espace vous
est désormais ouvert sur le blog !
Un tout petit format, une dizaine de lignes maximum, pour écrire sur
un sujet de votre choix (la cueillette des olives… le dernier marché… la
perfidie des cintres…), bref un coup de cœur … ou non !
Chaque texte sera déposé dans une boîte prévue à cet effet à chaque
rencontre de Kaf’kali de manière anonyme, sous un pseudo.
Tous les textes seront lus en fin de séance (*) puis édités sur le blog.
NB : tout texte portant atteinte à la
dignité humaine ou faisant preuve de propagande politique ou religieuse sera
exclu.
(*) Si le timing le
permet !
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(Lu jeudi 4 février)
Les tables
« Voici quelques
semaines, en consultant le programme du café littéraire je découvrit que nous
devions nous intéresser aux services secrets. Curieuse idée, mais, en bon
Kafkalien, je décidais de prendre un peu d’avance sur le sujet. Je découvris
donc dans les endroits les plus poussiéreux de ma bibliothèque quelques
ouvrages qui abordaient le sujet. Je mis à ressentir au fur et à mesure de mes
lectures une impression curieuse, ou plutôt une sensation gênante, celle d’être
surveillé, observé. Ce malaise allait croissant et par un après-midi pluvieux
alors que j’étais plongé dans un article sur les écoutes téléphoniques, en
levant les yeux, je compris ! Elle était là devant moi, bien campée sur ses
quatre pattes qui m’observait de ses yeux de bois. La table du salon ou plutôt
les tables car en fait elles sont partout : à la cuisine, à la salle de séjour,
au salon et même au jardin. La nuit, elles se font « de chevet » pour mieux
encadrer votre sommeil. Pris d’une certaine angoisse, je me réfugiais dans le
seul endroit de la maison à l’abri de ces espionnes, les toilettes. Tentant de
retrouver mon calme, je m’installais aussi confortablement que le permettait
l’exiguïté du lieu et j’ouvris au hazard le livre que j’avais conservé sous mon
bras. Je « tombais » sur la table des matières ». Soudainement mon
angoisse se transforma
en colère et, je me précipitais dans la remise pour y prendre une hache afin de
débarrasser la maison de toutes ces intruses. Je « terminais », la table à repasser
quand deux messieurs vêtus de blanc sont arrivés, ils m’ont fait une piqure est
m’on emmené dans un bel endroit où l’on m’a donné une jolie chambre sans table
ni aucun autre meuble d’ailleurs. Aujourd’hui je suis très content car le
docteur m’a dit que demain on arrêtera les électrochocs.
PS : Si vous rencontrez
ma femme qui est fâchée, dites-lui que pour les canaris, c’était un accident
quelle idée saugrenue que d’avoir mis leur cage sous la table de la cuisine.
Quant à la table du salon qui lui venait de sa grand-mère, dites-lui que je lui
en achèterai une autres (pas une grand-mère, une table) ».
Le locataire de la cellule 6428
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LA PLUME DU KAF’KALI (transcrit tel que reçu)
C’est l’automne, les feuilles
tombent des arbres, elles tombent également des machines à écrire ou plus
exactement des imprimantes. Celles des arbres, on en fait du compost, on peut
aussi les brûler, celles des imprimantes, peut devrait-on en bruler
quelques-unes, en fait on les relient entre-elles afin de tenter d’en faire des
prix littéraires. Autrefois, ces feuilles, celles des machines à écrire, étaient
produites par des écrivains, de philosophes, des journalistes ; mais ça,
c’était avant aujourd’hui ces feuilles d’imprimantes sont parfois produites par
ces magiciens du rêve qui sont malheureusement « noyés » dans une
engeance tout à fait différente : des écrivailleurs ou écrivaciers (ces
deux mots existent) se sont mêlés aux écrivains et les journaleux ont supplanté
en nombre les journalistes. Ce mot de journaleux existe également mais comme sa
définition ne me convient pas la mienne, est la suivante : Le journaleux
est au journaliste ce que le violoneux est au violoniste. Quant aux
philosophes, sait-on encore ce que cela signifie ? On nous dit que cette
année, les prix littéraires sont de bonne qualité, ceci semble vouloir dire
qu’il en fut autrement des autres années. Ce que nous avions remarqué. Autrefois,
les ouvrages étaient qualifiés de « bons livres », aujourd’hui on
parle de « bestsellers » ce qui signifie meilleures ventes….
Autrefois les écrivains étudiaient « les belles-lettres »,
aujourd’hui ils étudient « les bons chiffres ». Un lecteur désabusé
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(Lus jeudi 7 janvier)« Le marché du samedi matin»
Cette
jeune fleuriste - au fait quel âge a-t-elle depuis qu’elle vient se placer à
côté du chalet du marchand d’huîtres ?
Elle
compose ses bouquets elle-même ; fleurs exotiques, jacinthes en boutons,
anémones couleur d’encre ou pâles telle la belladone… Un peu de joie pour 4
euros ! Derrière elle, un passage voûté : voici les pavés
« historiques » que ressent fortement ma voûte plantaire…il n’y a
plus ces groupuscules de touristes le regard perdu sur l’entrelacement d’un
balcon.
RUE
DE LA FOIRE
Oui,
ce village fut connu pour ses importantes foires « dès le Haut
Moyen-âge »…Mais mon esprit dérive : Ce n’est plus l’innocence des
petits voulant attraper un caneton rouge dans sa mini-mare !
Je
passe à l’idée de « faire LA FOIRE » briser toute retenue dans la cohorte
d’un car réservé pour le match, canette de bière brandie à la main quand bière
rime avec supporter…
Voici
maintenant cette belle place que fréquenta Armand de BOURBON, prince de CONTI. Du
porche d’un hôtel ancien s’élèvent les battements de plusieurs tambours et le
son pointu d’un fifre qui ressemble à un cri… Ils sont 6 ou 7 une silhouette
petite, féminine sans doute, et vêtus de bandes de tissu bleu pâle, non le
rouge et or de l’Occitanie. Leurs larges masques ont la représentation d’une
tête de mort.
Mais
est-ce ce dessin d’un bleu profond, pour la première fois je ne crains pas ce
symbole.
ILS DEAMBULENT…
Un
triste vendredi la musique s’est arrêtée.
Quelques
jours après on demande aux parisiens de manifester- DE FAIRE DU BRUIT…
Bruit
FUREUR COLERE
Alors
une douce musique vient à mon oreille, insistante,
« DOUCE France cher pays
De mon enfance
Bercé de tendre
insouciance
Je t’ai gardé dans mon cœur
……………….
Dans la joie ou la douleur !
Tiphaine
(Lus jeudi 3 décembre)
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C’est mon anniversaire, la table du déjeuner
est dressée avec soins, sur mon assiette, un paquet carré recouvert d’un reste
de « papier de noël » me laisse deviner la nature de mon cadeau.
Grand amateur de lecture et amoureux des livres, il est en effet facile à mes
proches de trouver une idée cadeau à chaque fête puisque les livres sont
toujours les bienvenus. Après les remerciements d’usage, je déchire le papier
décoré de boules de noël pour découvrir ce nouveau « compagnon de
rêves ». Horreur ! le papier écarté dévoile une tablette de lecture,
je masque ma déception par un sourire niais. Vais-je devoir me passer du
plaisir de « fouiner » dans les brocantes ou chez les bouquinistes à
la recherche de « la perle », renoncer au plaisir de découvrir ces textes
écrits depuis longtemps sur ce papier jauni, un peu moisi fleurant bon la
bibliothèque, ne plus ressentir cette fébrilité en découpant les pages d’un
vieil ouvrage que personne n’avait jamais parcouru avant moi. Une remarque
opportune de l’un de mes proches ouvre une fenêtre d’espoir :
« Attention, c’est assez fragile ». J’imagine avec soulagement que
dans quelques semaines, cet « instrument de lecture » va avoir un
petit accident…
Signé : Pollux
(Lus jeudi 5 novembre)
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Devine
Il y a environ 25 ans dans un pays du Golfe
Arabo-persique, un ingénieur Français ayant été blessé, son évacuation par
avion sanitaire fut organisée par une compagnie spécialisée dans le domaine des
transports médicalisés.
Le blessé convoyé par un employé de l’ambassade de France
fut conduit au pied de l’avion qui venait d’atterrir. L’équipage était composé
d’un homme et d’une femme pour le personnel navigant et également d’un homme et
d’une femme pour le personnel médical. L’employé se présenta à l’équipage et,
tendant la main au monsieur lui dit « bonjour commandant » ce à quoi
ce dernier répondit « ce n’est pas moi le commandant, c’est elle » en
désignant la jeune femme qui l’accompagnait. Surpris et confus il se dirigea
vers l’équipe médicale s’adressant à l’homme lui dit « bonjour
docteur » même réponse de la part de l’homme qui était en fait l’infirmer
qui lui dit » ce n’est pas moi le docteur, c’est elle » Le pauvre
employé d’ambassade bien que relativement évolué resta un instant songeur. Il est
vrai qu’à cette époque les femmes pilotes et médecin n’étaient pas très
nombreuses surtout en pays musulman.
Remis de ces émotions et, afin de compléter son dossier de
prise ne charge il demanda à la femme médecin son nom ce à quoi elle répondit
« devine » La confusion de l’employé d’ambassade se serai transformée
en colère si l’infirmer n’avait pas précisé « C’est son nom, c’est le
docteur Devine.
Cette
histoire est garantie authentique et s’est passée en 1993 sur l’aéroport de
Muscat capitale de Sultanat d’Oman
Duduche
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"Qu’est-ce que la connerie ?
Il conviendrait de donner une définition à la
connerie, hélas beaucoup et non des moins talentueux s’y sont essayés sans
parvenir à donner une explication claire. Souvent l’on se contente de plusieurs
définitions imprécises ou bien l’on cite des exemples. Mais qui peut se
prétendre être un spécialiste de la connerie, à part un con, ses capacités
d’analyse objectives sont altérées et son jugement forcément erroné. Il faut
donc considérer la connerie commune art premier comme pour la peinture ou la
musique, on est, par éducation ou par promotion et l’on nait con par hérédité.
La bêtise est définie comme un manque d’intelligence. La connerie quant à elle
n’est pas un manque, c’est un plus. L’inconvenant majeur de la connerie est qu’aucun
coefficient intellectuel ne met à l’abri de ses effets, l’immunité n’existe pas
et le mal est incurable autant que transmissible. On accorde à la connerie un
caractère héréditaire ce qui peut être vérifié sous certaines formes." DUGENOUX
(Lu jeudi 1er octobre)
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La porte,
C’est
selon ! Elle sépare ou unit, éloigne au départ, mais rapproche au retour.
Elle
est par-dessus tout une invitation : close, à la solitude ou à
l’intimité ; ouverte, à l’extériorité et à la découverte.
Symbole
de l’intérieur comme de l’extérieur, de protection mais aussi d’enfermement, de
libération comme d’interdit, voire d’effraction. Symbole de liberté, mais
représentant s’il en est, de la prison.
Il
faut qu’une porte soit ouverte ou fermée disait Musset, homme sage, ou sans
discernement ? car il y aurait tant à dire des portes entrouvertes que ce
soit par accident, par négligence ou par curiosité. Accès au secret, à
l’intime, au dénuement, propre ou figuré, à l’indiscrétion, au voyeurisme, à
l’érotisme…
Derrière
la porte c’est l’inconnu, l’ouverture, la fantaisie, l’échappée des rêves et le
déchaînement de l’inattendu. Parfois l’inaccessible, le fuite en avant. La
jouissance, le mystère reste entier. L’imagination fait son œuvre tant qu’elle
reste fermée. Derrière, c’est la réalité pure et dure. Mais là encore tout est
relatif car tout dépend d’où on est pour en parler, dedans ou dehors ?
Texte non signé
Texte non signé
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